Une audience historique

Recherché depuis près de vingt ans, le chef de guerre ougandais Joseph Kony, fondateur de la tristement célèbre Armée de résistance du Seigneur (LRA), reste introuvable. Ce mardi 9 septembre, la Cour pénale internationale (CPI) a néanmoins ouvert la toute première procédure par contumace de son histoire pour examiner les 39 chefs d’accusation qui pèsent contre lui.

Médium spirituel autoproclamé, mi-gourou, mi-chef de guerre, ennemi juré du président ougandais Yoweri Museveni, Joseph Kony a bâti son pouvoir sur un mélange de messianisme et de violence extrême. Accusé d’avoir enlevé plus de 60 000 enfants, il est tenu responsable de massacres, mutilations, viols et esclavage sexuel. Des témoins rapportent des pratiques rituelles macabres, allant jusqu’à boire le sang des victimes.

Chassée d’Ouganda, la LRA s’est ensuite dispersée en République démocratique du Congo, en Centrafrique, au Soudan du Sud et au Soudan. Si son influence militaire a fortement décliné après 2015, le groupe subsiste encore en zones reculées, s’appuyant désormais sur l’agriculture et le commerce illicite.

Malgré une campagne mondiale lancée en 2012, qui avait mobilisé jusqu’au président américain Barack Obama et des forces spéciales régionales, Joseph Kony n’a jamais été capturé. Washington offre toujours une prime de 4,3 millions d’euros pour toute information pouvant mener à son arrestation. 

(Source : TV5 Monde, 08.09.2025)

  • Auteur : Unadfi