Un procès vient de s’ouvrir devant la cour d’assises de mineurs à Evreux (Eure). Deux frères, âgés aujourd’hui de 36 ans et de 38 ans, comparaissaient libres pour des viols présumés sur l’une de leurs soeurs, Claire.
Les faits s’étaient déroulés à Gisors de fin 1988 (alors qu’elle était âgée de 13 ans) à 1991. Claire a mis des années avant de pouvoir porter plainte. A 27 ans, elle met en cause son père et ses frères. Le père reconnaît la quasi-totalité des faits « en expliquant que ses cours d’éducation sexuelle ont fait place à des pulsions incontrôlées ». Malheureusement, les faits concernant le père sont prescrits et le juge d’instruction n’a pu mettre en examen que les deux frères de Claire. Ces deux derniers, « après avoir plus ou moins reconnu les faits », contestent désormais les viols, « évoquant même le consentement de leur soeur » [1]
Toute la famille était membre des Témoins de Jéhovah. Claire a toujours affirmé que plusieurs membres du mouvement avaient eu connaissance des faits sans les dénoncer. Selon la jeune fille, le « comité judiciaire », un conseil composé d’anciens Témoins de Jéhovah, était lui aussi informé. « Sans ce silence, le père aurait pu être poursuivi à l’époque », observe son avocat, Me Jean-Philippe Roman.
Quant à la mère de Claire, alertée, elle avait refusé de dénoncer son mari.
Source : Le Parisien, Geoffroy Tomasovitch, 25.03.2009
[1] Le pseudo consentement de la victime est un grand classique dans les affaires de viol. !