Accommodements (dé)raisonnables

Le Québec a dépensé plus de 16 000 dollars pour déterminer si la passoire et le bandeau de pirate, utilisés comme objets de culte dans le « pastafarisme », pouvaient être considérés comme des signes religieux justifiant une demande d’accommodement.

Le pastafarisme est une parodie de religion inventée aux États-Unis par un étudiant voulant critiquer l’enseignement du créationnisme. Selon lui, les pirates auraient été les premiers pastafariens et les adeptes doivent porter le bandeau. Il vénère un monstre composé de spaghettis et de boulettes de viande. Volant et invisible, ce dieu serait le créateur de l’univers selon ses adeptes qui, de toute évidence, ne manquent pas d’humour.
L’expertise avait été commandée dans le cadre d’une procédure judiciaire visant à fournir une assise juridique au gouvernement québécois pour appuyer son argumentaire refusant qu’un foulard de pirate ou encore une passoire à pâtes constituent des signes religieux. Cette procédure judiciaire a été engagée en 2014 par une jeune femme, Isabelle Narayana, pastafarienne, qui revendiquait le droit de porter sur sa photo de permis de conduire ces accessoires.
Une députée s’est indignée de ce qu’elle a qualifié de gaspillage de fonds publics. Cette demande « loufoque et ridicule a néanmoins relancé le débat autour des accommodements religieux.
Isabelle Narayana n’a pas obtenu gain de cause.

(Sources : La Presse & Le Soleil, 21.04.2016)