Rachel Underhill décrit son enfance peu conventionnelle au sein des Témoins de Jéhovah à Peacehaven (Sussex) après avoir trouver le courage de quitter le mouvement.
Sa mère a été approchée par les Témoins de Jéhovah lors d’une démarche de porte-à-porte. En six mois, ses parents étaient convertis, totalement acquis à la cause jéhoviste. Dès lors, la doctrine a dicté chaque aspect de leur quotidien. Les pratiques sont difficiles à vivre pour les enfants : réunions, séances de prières sans fin dans la Salle du Royaume ; plus d’anniversaire, de Noël. La joie manquait à cette nouvelle vie.
Les images de l’Armageddon dans les livres sont terrifiantes. Elle vivait chaque jour dans la crainte de la fin du monde, terrorisée à l’idée de ne plus voir ses parents.
Elle n’était pas autorisée à se faire des amis parmi « ceux de l’extérieur » ou à faire quelque chose qui ce soit qui ne soit pas prévue par la doctrine au risque d’être « en dehors de la vérité ». Elle évoque également les dégâts psychologiques engendrés par les humiliations subies lors des séances de porte-à-porte.
À vingt ans, elle épouse un Témoin de Jéhovah de 15 ans son aîné. Lorsqu’elle s’est rendue à l’hôpital pour donner naissance à ses jumelles par césarienne, les anciens sont venus lui faire signer un formulaire de refus de transfusion sanguine. Elle ne voulait pas s’y contraindre et a cherché de l’aide dans le regard de ses parents et de son mari. Mais ils ont préféré prendre le risque de la voir mourir, elle et ses enfants, plutôt que de contester l’injonction des anciens.
Rachel a trouvé la force de quitter les Témoins de Jéhovah à l’âge de 28 ans. Ses parents ont coupé tous les liens. Elle leur pardonne car elle sait qu’ils sont endoctrinés, mais elle ressent encore de la colère.
(Source : The Telegraph, Anna van Praagh, 30.11.2014)