Après Les dévots du bouddhisme dans lequel Marion Dapsance dénonçait les agissements de Sogyal Rinpoché, fondateur de Rigpa International, elle poursuit dans ce nouvel ouvrage une remise en cause du bouddhisme tel qu’il est présenté en occident.
Selon elle le bouddhisme occidentalisé s’est bien éloigné de ses origines et « Bouddha est devenu philosophe quand nous avons cessé d’être chrétiens ». Cette tendance remonte au XIXe siècle, époque à laquelle certains occidentaux qui souhaitaient promouvoir une religion « rationnelle » ont fait du Bouddha « un messie oriental duquel viendrait la régénérescence de l’Occident moribond ». L’adaptation du bouddhisme à l’Occident en a fait « une espèce de sagesse universelle, capable d’apporter le bien-être et la paix ». Induits en erreur, les occidentaux en sont arrivés à ignorer l’essence même de cette religion. En Asie, le Bouddha est perçu bien différemment. Il n’est pas « ce penseur de l’immanence, cet intellectuel concerné uniquement par des questions liées à la nature et au fonctionnement de l’esprit ». Les Occidentaux ont volontairement gommé le côté surnaturel du Bouddha, préférant lui attribuer (associer) des notions psychologisantes. Ainsi Matthieu Ricard, Christophe André, Fabrice Midal et Frédéric Lenoir qui promeuvent un bouddhisme dont la finalité serait d’apaiser la société en vendant l’idée que la pratique rendrait automatiquement les adeptes plus heureux et épanouis et qu’ils deviendraient ainsi plus respectueux et altruistes.
(Source : La Croix, 18.05.2018)