Après avoir produit un reportage télévisuel pour un magazine d’investigation, les auteurs, journalistes, se sont lancés dans une enquête de plus de deux ans pour découvrir la mystérieuse Opus Dei, institution à dénominations multiples : l’Oeuvre, la Sainte Mafia, la Maçonnerie Blanche, la Pieuvre de Dieu… dont la réputation d’avancer masquée perdure.C’est donc à découvrir sa face cachée que se sont attelés les deux journalistes.
Rédigé dans un style fluide, l’ouvrage qui comporte des témoignages d’anciens membres de l’Opus Dei et de leur famille, revient sur l’histoire personnelle du fondateur espagnol, Escriva de Balaguer, jusqu’à sa béatification en 1992 à Rome par le Pape Jean-Paul II, s’attarde sur le mouvement à travers le vécu des « repentis » (nom des anciens membres) et enfin, révèle la politique d’infiltration des « élites ». Pour compléter l’information, figurent à la fin du livre diverses annexes sur l’Opus Dei ainsi qu’une bibliographie actualisée.
Les deux journalistes ont recueilli des témoignages dont celui du Père Trouslard qui ne cache pas trouver des « dérives sectaires » dans le mouvement. En février 1995, il avait fait venir pour une conférence de presse à Paris, l’ancienne secrétaire de Balaguer, auteur d’un ouvrage « accusateur » sur l’Opus Dei : « Tras el Umbram » (Au-delà du Seuil), malheureusement non traduit en français. Les auteurs ont rencontré également des « repentis », des hommes et des femmes, prêtres ou laïcs, qui s’étaient engagés dans l’Opus Dei de toutes leurs forces et avec toute leur énergie pour, au final, le quitter « avec beaucoup de regrets » et de douleur. Ces « repentis » ne craignent plus désormais de dénoncer les méthodes du mouvement et ses comportements.
L’Opus Dei veut pourtant renvoyer un visage «bienséant » et l’Eglise confrontée à une crise des vocations semble s’accommoder de sa politique de conquête des âmes, de sa politique de « rechritianisation ». Pour l’Opus Dei, le catholicisme romain est en effet la seule religion « véritable » et cet idéal chrétien s’obtiendra par la prise des pouvoirs (politique, financier, scientifique…). Certains avancent que ces 27 dernières années (temps du pontificat de Jean-Paul II) l’on a assisté à une véritable conquête par l’Opus Dei des rouages du Vatican : contrôle de la communication, quasi-interdit des critiques internes, occupation des postes-clefs… Non sans rapport, il se dit que l’Oeuvre aurait renfloué les caisses du Vatican lors du scandale politico-financier de la Banque Ambrosiano. Dans un chapitre « Des méthodes au parfum de scandales », les auteurs dévoilent les réseaux financiers tissés autour de l’Opus Dei. Toujours est-il qu’après un certain nombre de scandales, l’Oeuvre choisira de créer des fondations et des associations, préférant par là ne plus apparaître sur le devant de la scène.