À La Réunion, ÂmeApi compterait une quarantaine de membres  

Né dans les années 1970 aux États-Unis, le mouvement des « citoyens souverains » refuse toute loi qui ne serait pas « naturelle ». Sans structure hiérarchique, il s’est diffusé dans plusieurs pays, jusqu’à La Réunion, où Williams Cadenet, ancien policier de la PJ parisienne, s’en réclame… Tout en en rejetant l’étiquette.

Installé à Cilaos, Williams Cadenet affiche un CV long comme le bras allant de « psychocriminologue » à « coach bien-être ». S’il refuse de se dire « citoyen souverain », il en reprend pourtant les codes : rejet de l’État et contestation de la carte nationale d’identité, qu’il juge illégale en raison d’une typographie en majuscules. Selon lui, ils seraient une quarantaine sur l’île, réunis au sein de l’association ÂmeApi, déclarée… En préfecture, malgré son refus proclamé de toute relation avec l’État !

Et il n’est pas à une contradiction près. Bénéficiaire du RSA, détenteur d’un véhicule immatriculé et assuré, il explique être en « période de transition ». Ses discours mêlent références juridiques avérées et théories fumeuses, comme la distinction entre « l’être humain » et la « personne physique » assimilée à une entreprise.

Au-delà du personnage affable et érudit, ce discours commence à interroger sur l’île. En sapant l’idée même de cohésion nationale, il illustre la dérive individualiste et contestataire de ce courant.  

(Source : Le Quotidien, 12.08.2025)

  • Auteur : Unadfi