Risque sectaire : une menace bien réelle pour les entreprises

Le dernier rapport de la MIVILUDES mettait l’accent sur le fait que peu d’entreprises « ont pris la réelle mesure du risque sectaire », les stratégies utilisées par les organisations sectaires étant : captation de données stratégiques, pressions psychologiques sur les personnels et désinformation.

Certains experts « n’hésitent plus à dire que [les sectes] se sont véritablement approprié les techniques de l’intelligence économique ». Elles utilisent toutes les failles ainsi que le confirme Henri-Pierre Debord, conseiller à la MIVILUDES, parlant de leur stratégie qui consiste à « lever des fonds, s’installer à des postes décisionnels, détourner des informations confidentielles à leurs bénéfices, contester les sécurités économiques et juridiques mises en place, notamment le droit de la propriété industrielle et accéder enfin à des données à caractère personnel… ». La capacité d’adaptation de ces mouvements est remarquable, constate Henri-Pierre Debord. Quant aux entreprises, même si elles manifestent un intérêt croissant à l’égard du risque sectaire, « peu sont en mesure de se prémunir efficacement ». Les PMI-PME qui recourent à des « externalisations » de certaines de leurs fonctions, sont les plus vulnérables. En septembre dernier, un rapport du Conseil Economique et Social (CES) mettait en exergue ce risque d’infiltration des entreprises.

Le phénomène prend « une telle ampleur » conclut Henri-Pierre Debord, que le temps n’est plus à la réflexion mais à l’action passant « par la formation » et par « la prise en compte de la menace sectaire » dans l’enseignement des méthodes et des pratiques de l’Intelligence Economique. Certes, certains secteurs sont davantage visés… mais quelles seront les « prochaines victimes » ? Les chambres consulaires ? Les écoles de commerce et de management ? Les institutions économiques ? …

Source : Regards sur l’Intelligence Economique, Christian Veyre, janvier-février 2007