Le phénomène de radicalisation est devenu une préoccupation nationale qui concerne également l’UNADFI. Les techniques de manipulation mentale utilisées par les organisations jihadistes sont comparables à celles connues dans le phénomène sectaire.
Catherine Picard, présidente de l’UNADFI, relève que le dénominateur commun est l’emprise mentale qui s’exerce en trois étapes :
– La séduction au travers de propositions adaptées aux aspirations des jeunes de 17 à 25 ans ;
– La destruction des repères des individus avec pour objectif la rupture avec leur environnement et avec le reste du monde ;
– La reconstruction selon les normes des recruteurs.
Ce qui diffère fondamentalement, c’est l’objectif qui est d’amener ces jeunes sur le terrain de la guerre.
Jusqu’en 2012, le réseau de l’UNADFI, comprenant 29 associations (ADFI) réparties sur l’ensemble du territoire (y compris l’outre-mer), avait enregistré quelques cas de radicalisation. Depuis, le phénomène s’est accentué ; une centaine de familles se sont rapprochées des ADFI afin de trouver des réponses à leurs interrogations.
Catherine Picard a invité les bénévoles de son réseau à suivre la formation du ministère de l’Intérieur sur la prévention de la radicalisation. Certaines ADFI font également partie des cellules de suivi créées dans les préfectures.
Mais force est de constater que les outils de prévention sont limités. Fortes de quarante ans d’expérience, les ADFI font un accompagnement personnalisé des familles. Veillant à rester dans son domaine de compétences, l’UNADFI et son réseau travaillent avec leurs partenaires institutionnels et associatifs afin de répondre au mieux à ces familles désemparées.