Aujourd’hui âgée de 46 ans, Sophie Ducrey témoigne du long chemin de reconstruction psychologique qu’il lui a fallu entreprendre pour se défaire de l’emprise exercée par cet homme. Elle témoigne également le combat qu’elle a dû mener au sein de l’Église pour faire reconnaître la violence des actes commis par le prêtre à son égard, mais également envers d’autres femmes ; et ce malgré le déni, la culpabilisation, les critiques, les lenteurs de l’institution.
Elle met également en lumière le discours perverti du prêtre qui use du prétexte religieux pour justifier ses actes. S’inspirant de la doctrine de « l’amour d’amitié » conçue par le père Marie-Dominique Philippe (lui-même « reconnu comme présentant des déviances sexuelles), il endormait la méfiance des femmes en leur assenant des phrases telles que « ce n’est pas la virginité qui compte mais bien l’esprit de virginité » ; « rends toi dépendante d’un plus grand que toi dans la confiance et l’amour et tu seras libre » ; « La femme est faite pour être donnée, pour s’oublier, pour se sacrifier ; là est sa sainteté ».
(Sources : La Croix, 21.10.2019)
