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5655, avenue du Parc, Bureau 208
Montréal (Québec), Canada H2V 4H2
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Site internet : http://www.math.mcgill.ca/triples/infocult/ic-f1.html
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En France, la dimension « spirituelle » représente environ 50% du marché sectaire. Mais d’autres secteurs ont émergé, en particulier dans le monde du développement personnel, de la formation en entreprise, voire du coaching permanent.
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Le n°70 de BULLES (2ème trimestre 2001) s’intitulait « Le prétexte religieux » et traitait du phénomène bien connu qui consiste pour les sectes à se proclamer églises, religions, voire même pour l’une d’entre elle religion athée, et ceci pour des raisons évidentes qui avaient été développées dans le numéro précité.
L’UNADFI s’est toujours opposée à l’amalgame secte-religion et insurgée contre la position de certains complices des sectes (volontaires ou non) selon laquelle on ne doit plus parler de sectes, mais de nouveaux mouvements religieux. Ainsi, au nom de la tolérance, ne devrait-t-on plus se permettre la moindre critique du phénomène sectaire.
Les sujets traités dans le présent numéro sont d’une autre nature : il s’agit de risques sectaires, voire de dérives avérées au sein même des religions institutionnalisées ou émanant d’elles comme l’Eglise Catholique ou les églises protestantes.
Nous nous proposons d’étudier quelques groupes, quelques courants. Il est bien clair que cette étude ne peut être exhaustive. Nous avons déjà évoqué dans notre revue les inquiétudes graves suscitées par exemple par la Communauté des Béatitudes (n°74) ou la Communauté Saint Jean (n°81). Aujourd’hui nous nous penchons sur des groupes dont la caractéristique commune paraît être l’esprit de conquête et nous avons choisi pour illustrer cette attitude les Légionnaires du Christ, l’Église Universelle du Royaume de Dieu et avons souligné le risque sectaire dans certaines églises évangéliques. Nous pouvons certes constater que cet esprit de conquête ne s’exerce pas auprès des mêmes classes sociologiques : rien de comparable en effet entre la conquête subtile et discrète des élites et celle, massive, des pauvres prêts à tous les sacrifices. Mais peut-on leur reprocher leur prosélytisme ? Persuadés de détenir la vérité, jamais effleurés par le doute, ils exercent leur militantisme missionnaire parfois doublé comme dans l’Église Universelle du Royaume de Dieu d’un mercantilisme sans vergogne, ou d’un appétit de pouvoir qui n’a rien de spirituel. Plus inquiétante encore est peut-être leur attitude de conquête envers les adolescents et les jeunes : le respect dû à la liberté dans la formation du jugement et de l’esprit critique des jeunes est une conception que ces groupes jugent manifestement erronée.
On pourra s’étonner de ne pas voir traitées dans cette étude les dérives du radicalisme islamique, alors que certaines ADFI ont reçu des témoignages angoissés de familles dont les jeunes (garçons ou filles) ont été happés par des mouvements fondamentalistes issus de l’Islam. Il nous a semblé que les dérives extrêmes du fanatisme islamique qui vont jusqu’à l’apologie du suicide et du meurtre étaient d’une autre nature que celles présentées aujoursd’hui – mais il sera peut-être intéressant de faire un jour le point sur les motivations de ces jeunes et la puissance des manipulations auxquelles ils sont soumis.
De plus en plus de groupes sectaires, quelle que soit leur doctrine d’origine, ont des prétentions à guérir par des moyens autres que ceux proposés par la médecine scientifique. Les victimes sont celles de sectes caractérisées mais aussi de guérisseurs bien intentionnés, de médecins et de paramédicaux abusés notamment par le courant New Age, d’escrocs et de charlatans pas forcément sectaires, du moins pas encore, tout ce monde pratiquant des soins dits « alternatifs » ou « parallèles » qu’il s’agisse de maux de nature somatique ou psychologique. Il faut, en outre, noter que le discours de ces guérisseurs de tout poil revendique des traditions présentées comme ancestrales, traditionnelles, donc qui ont fait leur preuve. Ce discours souvent habillé d’un vocabulaire pseudo-scientifique, s’adresse en priorité aux souffrants de maladies graves que la médecine scientifique a encore du mal à guérir complètement, mais aussi à tous ceux qui voudraient tout simplement être mieux dans leur peau et obtenir plus de performances dans leur vie. Si vous n’obtenez pas le résultat promis, souvent à prix fort, ce n’est pas la compétence du « guérisseur » qui est en cause, c’est votre « manque de foi » …
On pourrait juger paradoxal qu’à une époque où la médecine au cours du vingtième siècle a réalisé de tels progrès et est parvenue à des résultats incontestables (même si certains aspects peuvent être remis en question), l’attrait de nos contemporains pour ces soins émanant de l’irrationnel, de l’ésotérisme, de la pensée magique soit grandissant.
Les causes de l’adhésion à ce discours et à ces pratiques sont multiples. Elles ont été bien étudiées dans l’ouvrage d’Anne Fournier et Michel Monroy « La dérive sectaire » (chp. 5), auquel nous renvoyons le lecteur de Bulles.
Le présent numéro a voulu rendre compte du lien existant entre emprise sectaire et soins inefficaces, voire dangereux.
L’UNADFI, profitant de la publication de ce numéro, émet le souhait que les pouvoirs publics en charge de la santé des citoyens, prennent conscience du danger que représentent les méthodes et pratiques ici dénoncées et qu’ils mettent en oeuvre une action pédagogique salutaire de mise en garde
L’auteur de cet article est une ancienne infirmière, enseignante en école d’infirmières, de cadres, puis dans la formation permanente en milieu hospitalier.
Le fait que de très nombreux groupes d’embrigadement développent des discours sur la souillure et prescrivent des pratiques de purification, amène à se poser plusieurs questions. D’abord sur l’écho rencontré chez les adeptes : ces préoccupations sont elles insolites ou au contraire bien ancrées dans la culture contemporaine ? Et si oui, dans quels registres se déclinent-elles ? D’autre part, de quelles façons, le thème de la souillure et les pratiques de purification peuvent-ils être exploités pour renforcer l’emprise d’un dirigeant et d’un groupe sur un individu ? Enfin, quels sont les effets des pratiques de purification sur les individus et les groupes et quel genre de risques peuvent survenir quand les pratiques de purification prennent le pas sur toute autre considération. Jusqu’où peut mener un souci de purification poussé à ses limites les plus extrêmes ?
Voici deux mois que je remplis les fonctions de présidente. Mon engagement à travailler sur les mouvements sectaires date de ma rencontre en 1982 avec « Le Patriarche ». Alors conseillère au Ministère de la Jeunesse et des Sports, j’étais en charge du dossier formation sur la toxicomanie. Très vite, j’ai compris l’effet nuisible de ces groupes qui au prétexte de soins, détournaient de jeunes mineurs de leur famille hors de leur contexte social, défiant le droit. Aujourd’hui le groupe du Patriarche a changé de nom, d’autres groupes se sont mis en place et au final ce sont encore les mineurs qui font les frais de pratiques portant atteinte à la dignité humaine.
La MIVILUDES a rendu public le 26 janvier, à l’occasion d’une conférence de presse, le rapport annuel d’activité qu’elle remet au premier ministre. Cette Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires rappelle l’objectif qui lui a été fixé « d’observer et d’analyser le phénomène des mouvements à caractère sectaire ».
L’UNADFI se félicite des dix propositions d’action contenues dans ce rapport qui viennent relayer des demandes qu’elle formait pour sa part depuis plusieurs années : modification du point de départ du délai de prescription en matière pénale pour les ex-adeptes de secte, mise en place d’une formation sur la spécificité sectaire pour les professionnels de divers secteurs, amélioration des structures de repérage et diffusion des « bonnes pratiques de soins ».
L’essentiel du rapport décrit les « dérives sectaires » à partir d’un certain nombre d’infractions pénales circonstanciées (atteintes aux biens, atteintes à la personne), tout en reconnaissant que « le recours au juge ne constitue pas un critère suffisant de la dérive » et que la prévention est légitime. Sous cet angle, l’UNADFI attire l’attention sur le risque que ce rapport fait courir, à des lecteurs non avertis, de faire oublier que la véritable dérive réside dans le modèle social sectaire, destructeur du lien démocratique et de l’individu citoyen. Ce type de dangerosité apparaît en effet essentiellement dans le contentieux civil (contentieux familial, droit du travail, etc.) non abordé par la Mission et ne peut être réduit à la notion de « trouble à l’ordre public ». Le mode de fonctionnement sectaire, tel que le décrit la parole des victimes est de type totalitaire. Le projet hégémonique sectaire tel que les précédents rapports l’ont mis en évidence au niveau économique reste une préoccupation première pour les tenants des valeurs fondamentales des Droits de l’Homme, valeurs que les sectes bafouent allègrement aussi bien dans leur fonctionnement que dans leurs doctrines.
L’UNADFI note avec satisfaction que la Mission Interministérielle entend faire « la défense et illustration » du dispositif français sur le plan international. Elle nourrit toutefois une crainte, sur ce terrain, à la lecture de la position du Ministère des Affaires Étrangères qui relève d’un amalgame inacceptable entre secte et religion de nature à remettre en question l’action menée avec succès par la France au niveau de l’aide aux victimes de sectes.
Le désir « d’ouverture », de «dialogue» avec les sectes, naïvement souhaité par ce Ministère, alors que la MIVILUDES condamne dix pages plus loin dans son rapport les pressions exercées par les mêmes mouvements, pressions qu’elle qualifie «d’entraves au service public», amène l’UNADFI à s’interroger sur la volonté politique du Ministère des Affaires Étrangères qui va jusqu’à conduire ce dernier à qualifier les mouvements sectaires d’« organisations de la société civile ».
Pour l’UNADFI, les sectes constituent en elles-mêmes une dérive et c’est sous cet angle que l’opinion publique des pays démocratiques, après les victimes, a appris à les juger.
Si le phénomène sectaire semble pour la MIVILUDES être en régression apparente il continue pourtant à croître et embellir, sous forme diffuse, d’un nombre important de groupes très souvent mal identifiés mais dont la nuisance n’en fait pas pour autant moins de victimes.
Dans le dernier numéro de BULLES qui fêtait les 20 ans de ce bulletin, le nom de Claire Champollion n’apparaissait qu’une fois mentionnant l’interview publiée en 1992 dans le numéro 33 . Nous avons bien plus à en dire.
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Ceci est un extrait de l’éditorial du premier BULLES, le n° zéro, paru au printemps 1983, c’est à dire huit ans après la création des premières ADFI. Les conditions de rédaction et de parution de ce numéro relevaient de l’artisanat : articles tapés à la machine, ronéotypés, reliés manuellement, etc.
La situation a, en effet, bien évolué depuis la parution de ce premier numéro ; nous nous en réjouissons et les fondateurs de l’UNADFI et auteurs de cette première parution peuvent constater, vingt ans plus tard, que nous ne sommes plus tout à fait seuls à analyser ce phénomène de la société contemporaine et à soutenir notre objectif essentiel : l’aide aux victimes de sectes.
En effet, notre association n’est plus la seule source d’information sur le phénomène sectaire. Les médias s’en sont largement, depuis lors, fait l’écho. La société a pris conscience qu’elle était concernée. Les pouvoirs publics ont réagi : deux commissions d’enquêtes parlementaires ont rassemblé tous les courants politiques représentés au Parlement, la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes (MILS) a été créée. La loi About-Picard a également été votée en juin 2001 à l’unanimité du Sénat et de l’Assemblée Nationale, donnant une nouvelle définition pénale de la « mise en état de sujétion ». Depuis, la MILS a été reconduite sous un nouveau sigle : Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES).
Pour revenir aux liens avec les médias, signalons que, à l’origine, les sources d’information étaient rares et la documentation de l’UNADFI était déjà largement mise à la disposition des journalistes. Très rapidement la télévision, la radio et la presse écrite ont fait appel aux bénévoles de l’UNADFI et des ADFI régionales. Il est vrai également que BULLES rend compte de nouveaux événements relatifs aux dérives sectaires à partir d’articles de presse et d’émissions de télévision ou de radio.
Bulles reste fidèle à la position adoptée dès le début, à savoir : toucher un public aussi large que possible et pour cela faire paraître des articles de niveaux très divers.
Pour célébrer ses vingt ans, BULLES a voulu marquer cet anniversaire par un numéro qui donne la parole à tous ceux qui font les ADFI aujourd’hui et dont certains sont des pionniers, toujours sur la brèche depuis la création des premiers ADFI. Leurs témoignages, avons-nous pensé, vont permettre à nos abonnés et lecteurs occasionnels de se faire une idée plus précise de l’action des bénévoles de nos associations et ainsi créer un certain rapprochement.
Enfin, pour revenir aux souhaits manifestés par les premiers rédacteurs de BULLES, nous osons espérer que nos abonnés d’aujourd’hui trouvent dans notre revue une source enrichissante d’information, de réflexion et d’analyse.
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