L’endoctrinement à l’Anthroposophie dans les écoles Steiner-Waldorf

S’appuyant sur son expérience à l’intérieur du « mouvement anthroposophe », illustrant son analyse de nombreux exemples, l’auteur dévoile les bases implicites de l’enseignement dans les écoles Steiner-Waldorf et permet ainsi de mieux comprendre le paradoxe souvent perçu de l’extérieur, d’une pédagogie de l’éveil attractive et d’un système de pensée fermé qui génère des dérives et rend difficile une ouverture au « monde extérieur ».

Le texte qui suit rend compte d’une partie de ce témoignage que le lecteur trouvera beaucoup d’intérêt à lire dans sa version complète, publiée sur ce site.

L’Anthroposophie est la doctrine de Rudolf Steiner (1861-1925), philosophe, théosophe, mystique et pédagogue du début du XXème siècle, originaire d’Autriche-Hongrie. La Société Anthroposophique, association qui se donne pour mission de propager cette doctrine ésotérique, est issue d’une scission intervenue en 1913 au sein de la Société Théosophique. La doctrine de Rudolf Steiner comporte un vaste
enseignement d’ordre gnostique comprenant des éléments aussi divers que la réincarnation et le karma, la nature solaire du Christ, les différents corps subtils de l’Homme etc. Mais cette doctrine n’est pas seulement un ensemble théorique.

Rudolf Steiner a également proposé les bases de nouvelles activités dont certaines ont connu un succès planétaire : parmi celles-ci, on peut citer les produits cosmétiques de la firme Weleda, l’agriculture biodynamique, et la pédagogie Steiner-Waldorf .[…]

 

DROIT DE RÉPONSE

Suite à la publication en juin 2011, dans le dernier numéro de Bulles, du témoignage de Monsieur Grégoire Perra, intitulé « L’endoctrinement à l’Anthroposophie dans les écoles Steiner-Waldorf », la fédération des écoles Steiner-Waldorf en France nous demande de publier le « droit de réponse » qui suit :

« Le témoignage de Grégoire Perra, intitulé « L’endoctrinement des élèves à l’Anthroposophie dans les Ecoles Steiner-Waldorf », mis en ligne par l’UNADFI le 8 juillet 2011 en page d’accueil de son site internet, appelle de la part de la Fédération des Écoles Steiner-Waldorf en France les remarques suivantes :

1. L’UNADFI ignore manifestement les motifs qui ont contraint l’école Perceval de Chatou (Yvelines), dans laquelle il a enseigné durant quelques années, à se séparer de Grégoire Perra. La connaissance de ces faits, gravement attentatoires à la déontologie élémentaire qui doit être celle de tout enseignant en lycée, aurait permis à l’UNADFI d’appréhender la qualité de ce prétendu témoin. Pour les connaître, il aurait suffi qu’elle le demande à la Fédération des Écoles Steiner-Waldorf en France avant de poster ce pamphlet. Elle s’est regrettablement abstenue de le faire.

2. Le ministère de l’Education nationale a diligenté le 14 décembre 1999 des inspections inopinées dans toutes les écoles Steiner-Waldorf de France et a conclu, par courrier du ministre de l’Éducation nationale, daté du 24 juillet 2001 : « Les contrôles diligentés par Monsieur l’Inspecteur général Daniel Groscolas n’ont pas révélé de pratiques à caractère sectaire. J’en ai informé
Monsieur Alain Vivien, président de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes qui a pris bonne note de nos conclusions». Monsieur Perra ne démontre pas en quoi nos méthodes pédagogiques auraient évolué depuis lors.

3. Le 21 mars 2000, la 17è chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris a jugé coupable du délit de diffamation publique envers les associations anthroposophiques parties civiles – dont la Fédération des Écoles Steiner-Waldorf en France – le député Jacques Guyard, président de la commission parlementaire sur les sectes et l’argent, pour avoir allégué sur l’antenne de France 2 du caractère sectaire de l’Anthroposophie. Le jugement relevait particulièrement qu’en affirmant « le caractère sectaire de ce groupe au regard de plusieurs critères qu’il énonce (…), [le prévenu] impute aux membres de la communauté anthroposophe des pratiques illégales, gravement attentatoires aux libertés individuelles et dangereuses pour la santé d’autrui ; de telles allégations revêtent à l’évidence un caractère diffamatoire à l’égard des personnes visées». La décision subséquente de la Cour d’appel de Paris, si elle a octroyé au député Guyard le bénéfice de la bonne foi, n’a pas remis en cause le caractère pénalement répréhensible de toute allégation de sectarisme portée à l’encontre des institutions anthroposophiques. Pour l’avoir négligé, le quotidien Le Figaro a, quelque temps après, été lui aussi condamné pour diffamation. 

L’UNADFI, qui ne pouvait ignorer ces éléments qui interdisent de considérer la pédagogie pratiquée dans les écoles Steiner-Waldorf comme emprunte d’un caractère sectaire, a-t-elle fait preuve de légèreté en publiant, sans procéder à quelque vérification, les accusations de Grégoire Perra ? Ce document, ainsi que la présentation qu’en fait l’UNADFI en page d’accueil, contient au demeurant suffisamment d’allégations diffamatoires pour contraindre la Fédération des écoles Steiner-Waldorf en France à envisager l’engagement de poursuites devant les juridictions pénales. »

Cette réponse appelle les commentaires suivants :

1- Monsieur Perra, dont le témoignage semble embarrasser la Fédération des Écoles Steiner-Waldorf en France, n’a jamais été ni mis à pied, ni sanctionné, ni n’a reçu la moindre lettre d’avertissement de la part de l’Ecole Perceval. Il a démissionné de ses fonctions, pour des raisons que son témoignage éclaire singulièrement ;

2- Que le ministère de l’Éducation nationale n’ait « pas révélé de pratiques à caractère sectaire » est précisément une des raisons pour lesquelles Monsieur Perra a souhaité témoigner : les méthodes d’endoctrinement décrites ont notamment pour but d’échapper effectivement à la vigilance des inspecteurs de l’Éducation nationale ;

3- Quant à la décision de la Cour d’appel de Paris, qui a effectivement relaxé le député Jacques Guyard, elle n’a à aucun moment consacré le « caractère pénalement répréhensible de toute allégation de sectarisme portée à l’encontre des institutions anthroposophique ». En revanche, elle a bien débouté la Fédération des Écoles Steiner-Waldorf en France de toutes ses demandes de dommages-intérêts…

Le décryptage – nécessaire et révélateur – du « droit de réponse » de la Fédération des Écoles Steiner-Waldorf en France est sans aucun doute le meilleur soutien au témoignage de Grégoire Perra.

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