Historique
A l’origine, un professeur de yoga rassemble, dans le département de l’Aisne, des adultes, mariés ou célibataires, professeurs, éducateurs spécialisés, surveillants, médecins, psychiatres, psychologues, kinésithérapeutes, artisans, commerçants, désireux de détente et de relaxation.
Progressivement, pendant ou après ses cours, le « maître » développe ses théories ésotériques, hindouistes, écologiques, diététiques, politiques et religieuses.
En 1980, ce professeur de yoga apprend, en lisant la revue » Altantis « , que des apparitions ont eu lieu dans un petit village du Calvados, Dozulé, et que la voyante, Mme Madeleine Aumont, est chargée de transmettre au monde un message unique, ultime et définitif.. Gratifié lui-même, dès 1971, de plusieurs apparitions » du Seigneur en majesté « , investi d’une mission divine, le » maître « , devenu subitement » chrétien romain « , se sent désormais le » responsable du message « .
De 1980 à 1982, le petit groupe des élèves de yoga se rend, à chaque week-end, à Dozulé pour étudier et transcrire les cahiers et les cassettes sur lesquels sont consignés les récits des apparitions, en vue de rédiger et de publier » le Message du Dozulé « . Le 12 avril 1982 est fondée l’Association des Amis de la Croix glorieuse de Dozulé, association loi 1901 qui doit recueillir les dons, organiser les pèlerinages à Dozulé et y construire une immense croix lumineuse et glorieuse de 738 mètres de haut, le bassin de purification et un sanctuaire.
Fin 1981, il annonce à ses élèves qu’il va avoir un fils qui naîtra le 16 novembre, selon les prophéties de Marie-Julie Jahenny, et libérera la France. Le 12 novembre, naît une fille ! C’était Jeanne d’Arc que le ciel envoyait pour rétablir le roi en France.
Fin 1982, le « maître » annonce un cataclysme imminent, s’enfuit avec un grand nombre de ses adeptes pour se réfugier en Loire-Atlantique. Pour échapper au désastre final, les disciples démissionnent de leur travail, louent des maisons et stockent des provisions, abandonnent leur famille et quittent leur département pour retrouver leur « maître » dans sa terre d’exil.
En 1983-1984, au bout d’une année vécue en commun, la plupart de ces jeunes découvrent la supercherie et quittent le gourou et la Normandie. Certains reviennent dans l’Aisne et retrouvent leur travail ; d’autres iront chercher, non sans peine, travail et logement dans le sud de la France…
Au départ, ces yogis avaient été séduits par l’intelligence, la pseudo-compétence, le pseudo-dévouement de leur Maître. Mais le comportement et les motivations ne correspondaient pas au discours ! La science, la générosité, le désintéressement n’étaient que la façade apparente derrière laquelle se cachait la manipulation. (Ainsi, les cours étaient gratuits, mais dans le seul but d’échapper au fisc, car l’on savait habilement rappeler aux élèves leurs obligations financières). lls avaient été également séduits par la chaleur du groupe dont la cohésion était fonction de la dévotion au Maître.
Certes, les professeurs de Yoga ne sont pas tous des séducteurs, des manipulateurs, des paranoïaques dangereux. Loin de là. Personne ne s’y sera trompé.