Emprise et violences

N° 144 - Janvier 2020

Unadfi



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UGS : BULLES-144 Catégorie :

Description

S’il est une raison pour laquelle nos associations se mobilisent pour dénoncer les situations d’emprise sectaire, c’est bien la nécessité de mettre fin à des violences inacceptables sur des individus voire des familles entières.

Cette violence, physique ou psychologique, que l’extérieur ne perçoit pas car elle est et doit rester cachée, le plus souvent. Encore que dans certaines communautés religieuses le fait de battre les enfants soit clairement inscrit dans les règles puisqu’il ne s’agit que de l’application à la lettre des textes fondateurs ! Mais dans la plupart des cas, les violences sont acceptées par les adeptes qui les subissent parce qu’on a réussi à leur en faire reconnaître la nécessité.

Comment est-ce possible ? Comment est-il possible que se laissent humilier, punir, frapper, des adeptes adultes qui, pour beaucoup, connaissent les droits élémentaires et le respect dus aux personnes ? Des récits d’ex-membres de mouvements sectaires, on retient leur propre étonnement, effarement parfois, en évoquant leur passivité, voire leur soutien aux abuseurs. « Des choses normalement inacceptables dans la société normale devenaient acceptables car amenées de façon progressive », témoigne un ancien adepte dans ces pages.

« Il faut comprendre, dit Marie-France Hirigoyen, que l’emprise est un conditionnement. C’est le socle des violences psychologiques, dont l’objectif est de soumettre l’autre. »

Et le propre de ce conditionnement est de se mettre en place progressivement à partir d’une adhésion libre à une proposition séduisante.

Au moment où la mission de vigilance des pouvoirs publics vis à vis des mouvements sectaires doit être confiée à une nouvelle structure, nos associations veulent aussi rappeler qu’elles sont régulièrement interrogées à propos de maltraitances sur des enfants parents appartiennent à des mouvements sectaires: isolement social, rupture de relations familiales, endoctrinement radical, violences physiques et psychologiques induisent un stress limitant le potentiel de développement et d’adaptation. Garant de la protection des vulnérables. l’État doit se montrer particulièrement attentif à toutes ces jeunes victimes du phénomène sectaire.

Sommaire : 

  • Éditorial
  • Les violences sexuelles dans les mouvements sectaires 
  • Shambhala International – Que sait-on de ?
  • Accepter l’inacceptable – Témoignage
  • Emprise sectaire et violences sur les enfants
  • Des Éblouis devenus aveugles et insensés – Cinéma
  • Prochain rattachement de la Miviludes au ministère de l’Intérieur
  • Fin annoncée de la Miviludes : quelles perspectives pour les victimes ?
    (communiqué de presse de l’Unadfi, 02 octobre 2019)
  • Revue de presse
  • À signaler

Bulles N°144, décembre 2019

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