L’Affaire Maciel, le diable du Vatican

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La journaliste italienne, Franca Giansoldati, a exposé en détail dans son ouvrage l’histoire de « l’homme le plus malfaisant que l’Église ait connu depuis des siècles », Marcial Maciel Degollado, fondateur des Légionnaires du Christ.

Pourtant considéré « comme un prêtre modèle » par le pape Jean-Paul II, Maciel a multiplié les agressions sexuelles sur de jeunes séminaristes, usant de stupéfiants pour « stimuler ses perversions ». Tout en prêchant les vertus de la pauvreté [et du célibat], il a vécu dans un luxe ostentatoire et emprunté de fausses identités pour se marier avec deux jeunes femmes avec lesquelles il a eu des enfants. L’un d’eux l’a accusé d’agression sexuelle en 2008.

Son « anticommunisme féroce » séduit les élites cléricales et économiques d’Amérique du Sud et du Vatican. Durant des années Maciel est resté libre de « se consacrer à la construction de son empire ». Présentes au Mexique, en Espagne, en Italie, en Irlande et aux états-Unis les congrégations des Légionnaires du Christ brassent des milliards et disposent d’universités, d’écoles, d’une agence de presse… En 2010, le mouvement comptait encore 867 prêtres et plus de 2000 séminaristes.

En 1997, huit anciens séminaristes accusent formellement Maciel d’agressions sexuelles et en informent Jean-Paul II. Des proches du souverain pontife s’emploieront à étouffer l’affaire. Les victimes devront attendre l’élection du pape Benoit XVI pour que l’affaire soit mise au grand jour. Elles seront déçues : le Vatican n’a dénoncé ses agissements qu’en 2010… Maciel est mort en 2008 et n’aura jamais été inquiété de son vivant.

(Source : Le Devoir, 09.11.2015)

  • Auteur : Franca Giansoldati
  • Editeur : Albin Michel
  • Date de publication : 01/09/2015