Tout comme la société, les clubs de football ont dû s’adapter aux pratiques religieuses. Ils se soumettent aux tendances, phobies, interrogations et excès qui caractérisent chacune des communautés. Le journaliste Nicolas Vilas décrit cette évolution. Il remonte le temps et décrypte les liens étroits entre le foot et le “Tout-Puissant”.
L’ex-international français Steve Marlet observe la nouvelle génération et remarque les changements des comportements : “Quand je jouais, c’était surtout les Sud-Américains qui étaient les plus démonstratifs. (…)
Maintenant, il y a plus de pratiquants musulmans. Certains sont convertis, et ce sont souvent les plus stricts.” La plupart des clubs proposent des repas halal ou cacher. Ils mettent à disposition des salles pour prier ou des mini chapelles pour les évangéliques, souvent sud-américains. Prenant exemple sur les musulmans et les évangéliques principalement venus d’Amérique du Sud, les joueurs catholiques se penchent de plus en plus sur leur religion. Un célèbre agent sportif estime que “les présidents [des clubs] préfèrent acheter des joueurs croyants, peu importe la religion” car un joueur pieux, marié et père de famille est “beaucoup plus facile à gérer”. Un dirigeant précise qu’il est néanmoins attentif au prosélytisme, certains courants évangéliques et musulmans considérant le prosélytisme comme une mission.
L’auteur note néanmoins que la religion a toujours été présente ; les premiers jeux de football étaient liés à des pratiques religieuses. Les créateurs de la Fédération française de football “sont d’ailleurs passés par l’Etoile des Deux Lacs, prolongement d’un patronage d’église”. Les manifestations d’appartenance religieuse ont également toujours existé mais elles sont davantage ostentatoires, notamment à travers les réseaux sociaux où les joueurs évoquent librement leur foi.
Sources : d’après l’éditeur & Libération, 06.11.2014 & Europe 1, 07.11.2014