Depuis juillet 2020, l’Allemagne a lancé une consultation nationale sur les abus sexuels sur mineurs commis au sein des congrégations Témoins de Jéhovah en Allemagne.
Se basant sur des travaux similaires menés en Australie, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, ainsi que sur des témoignages de victimes d’abus sexuels, cette enquête se déroule dans le cadre de la « Commission indépendante sur les abus sexuels sur enfants » ouverte en 2016 suite à une résolution adoptée par le Bundestag allemand le 2 juillet 2015. Elle a pour objet d’enquêter sur toutes les formes d’abus sexuels commis sur des enfants en République fédérale d’Allemagne et en RDA à partir de 1949. Cela comprend, par exemple, les violences sexuelles dans les institutions, dans les familles, dans l’environnement social.
Parmi les témoignages reçus par la commission figure celui de Mia, une adepte du mouvement qui a tu les abus dont elle a été victime durant de nombreuses décennies.
Agée de 55 ans aujourd’hui, elle a été abusée à l’âge de cinq ans par un adolescent à qui ses parents l’avaient confiée pendant qu’ils faisaient du porte-à-porte. En manque d’affection de la part de son père, elle a d’abord apprécié que le jeune homme s’intéresse à elle. Mais le bonheur a vite tourné au cauchemar lorsqu’il a commencé à abuser d’elle. Réduite au silence par son abuseur et par la culpabilité ressentie par rapport aux actes subis, elle n’osera en parler qu’en 2017 à sa communauté. Mais les Anciens ne trouveront rien d’autre à lui proposer qu’un comité judiciaire au cours duquel elle a été obligée de se confronter à son bourreau devenu depuis un Ancien. Etant le seul témoin d’un crime qui en nécessite deux pour être pris en compte par la communauté (selon les règles de la WatchTower), elle a décidé de lui tourner définitivement le dos.
(Source : BR.de, 08.01.2021)