A partir d’un événement de son histoire familiale, une journaliste tente de décrire le développement des sectes dans son pays d’origine, la Corée du Sud.
En 1996, son oncle avait participé à un rituel de guérison chamanique ayant coûté la vie à une femme, mais elle était alors trop jeune pour comprendre ce qui s’était passé. Quelques années plus tard, elle a voulu en savoir plus sur ce crime et a élargi sa recherche au phénomène des sectes qui naissent et se développent en Corée du Sud avant de s’étendre au reste du monde. Pourquoi en existe-t-il tant et pourquoi les coréens les rejoignent-ils ?
Pour répondre à ces interrogations, elle a contacté Tark Ji-il, professeur des religions à l’université de Busan. Pour lui, il est impossible d’estimer le nombre de groupes existant aujourd’hui en Corée. Il relève cependant que la plupart d’entre eux sont apparus lors des trois périodes principales de troubles politiques et d’oppression qu’a connus la Corée au cours du XXe siècle à savoir, le régime impérialiste japonais (1910-1945), la guerre de Corée (1950 1953) et la dictature d’après-guerre lors de l’industrialisation massive (1960-1986).
Ces nouveaux groupes mêlant bouddhisme, christianisme et chamanisme ont attiré, durant ces périodes de crise nationale, un grand nombre de coréens désespérés.
Le fondateur d’un site d’information sur les groupes sectaires coréens1 va plus loin. Selon lui, la présence massive de groupes en Corée est due à un « complexe d’infériorité » d’ordre spirituel. Les croyances venant de pays étrangers ont dominé l’histoire coréenne pendant 1 500 ans. Chacun peut prétendre être le messie et se targuer d’avoir créé une divinité propre aux coréens.
L’auteure de l’article met en parallèle ces éléments avec les affaires qui ont agité les hautes sphères du pouvoir coréen, notamment celle qui a révélé l’infl uence de Choi Soon-sil sur l’ex présidente du pays2. Elle cite également l’implication de Yoo Byung-eun leader de l’Église du Salut dans l’affaire du naufrage du Sewol3.
(Source : Buzzfeed, 22.03.2017)
1. http://antisybi.org/
2. Lire sur le site de l’UNADFI, La présidente sous influence : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/la-presidente-sous-influence
3. Lire sur le site de l’UNADFI, Corée du Sud / Yoo Byungeun
: l’homme aux multiples facettes : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/coree-du-sud-yoo-byung-eun-l-homme-aux-multiples-facettes