Editorial

De plus en plus de groupes sectaires, quelle que soit leur doctrine d’origine, ont des prétentions à guérir par des moyens autres que ceux proposés par la médecine scientifique. Les victimes sont celles de sectes caractérisées mais aussi de guérisseurs bien intentionnés, de médecins et de paramédicaux abusés notamment par le courant New Age, d’escrocs et de charlatans pas forcément sectaires, du moins pas encore, tout ce monde pratiquant des soins dits « alternatifs » ou « parallèles » qu’il s’agisse de maux de nature somatique ou psychologique. Il faut, en outre, noter que le discours de ces guérisseurs de tout poil revendique des traditions présentées comme ancestrales, traditionnelles, donc qui ont fait leur preuve. Ce discours souvent habillé d’un vocabulaire pseudo-scientifique, s’adresse en priorité aux souffrants de maladies graves que la médecine scientifique a encore du mal à guérir complètement, mais aussi à tous ceux qui voudraient tout simplement être mieux dans leur peau et obtenir plus de performances dans leur vie. Si vous n’obtenez pas le résultat promis, souvent à prix fort, ce n’est pas la compétence du « guérisseur » qui est en cause, c’est votre « manque de foi » …

On pourrait juger paradoxal qu’à une époque où la médecine au cours du vingtième siècle a réalisé de tels progrès et est parvenue à des résultats incontestables (même si certains aspects peuvent être remis en question), l’attrait de nos contemporains pour ces soins émanant de l’irrationnel, de l’ésotérisme, de la pensée magique soit grandissant.

Les causes de l’adhésion à ce discours et à ces pratiques sont multiples. Elles ont été bien étudiées dans l’ouvrage d’Anne Fournier et Michel Monroy « La dérive sectaire » (chp. 5), auquel nous renvoyons le lecteur de Bulles.

Le présent numéro a voulu rendre compte du lien existant entre emprise sectaire et soins inefficaces, voire dangereux.

L’UNADFI, profitant de la publication de ce numéro, émet le souhait que les pouvoirs publics en charge de la santé des citoyens, prennent conscience du danger que représentent les méthodes et pratiques ici dénoncées et qu’ils mettent en oeuvre une action pédagogique salutaire de mise en garde