Nicolas Jacquette a vécu avec sa famille Témoin de Jéhovah jusqu’à l’âge de 22 ans. Il dédie son témoignage avant tout à sa famille, espérant qu’elle réalisera « l’aberrant » de ce que les Témoins de Jéhovah ont exigé d’elle et l’ont poussée à faire. Il écrit avoir découvert les mensonges, la manipulation et la tromperie qui caractérisent l’idéologie des Témoins de Jéhovah et il supporte mal que sa famille en soit toujours le jouet et la victime.
L’auteur fait pénétrer le lecteur dans l’intimité de son enfance et de son adolescence. Tout petit, il se vit déjà en « adepte responsable » transformé en parfait « petit prêcheur », à l’étroit cependant dans « son uniforme T.J. ». Car parallèlement, il ne peut que prendre conscience de son isolement, notamment à l’école puisqu’il ne vit pas dans le même monde que ses camarades, s’infligeant une autocensure frustrante et ne fréquentant quasiment pas les enfants non Témoins de Jéhovah qui représentent le « monde » et donc le… diable.
A l’adolescence, il est à même de juger que les discours de la secte sonnent faux. La déconstruction de son engagement sectaire s’amorce. Cette entreprise ne se fera réellement que plus tard, avec l’aide de tiers qui l’aideront sans faille à se libérer de sa « prison spirituelle ».
En septembre 2006, Nicolas Jacquette accepte de témoigner à la commission d’enquête parlementaire sur les mineurs dans les sectes, informant alors publiquement de la condition des enfants chez les Témoins de Jéhovah. Dans l’épilogue, Jérome Liniger rappelle que l’histoire de Nicolas est à la fois « banale et exceptionnelle » et que c’est avec l’ADFI Lille qu’il avait organisé une véritable stratégie pour l’aider à se libérer de l’emprise du mouvement.
A signaler, une préface écrite par Georges Fenech et un glossaire des termes employés par la secte en fin d’ouvrage.