Le canadien Jean-Paul Dubreuil, a quitté la Scientologie depuis vingt ans, après y avoir consacré environ sept années de sa vie. Le titre choisi pour son dernier ouvrage « Le livre noir de la Scientologie » reflète bien sa démarche : s’employer au fil des pages à démontrer « le caractère sectaire et antisocial de la Scientologie ».
En 1988, il se laisse convaincre par son épouse et il rejoint la Scientologie. L’une des « forces » de la secte n’est-elle pas de savoir utiliser ses membres pour en recruter de nouveaux ? Plusieurs membres de la famille de Jean-Paul Dubreuil seront ainsi recrutés et même ses enfants finiront par se faire enrôler.
L’auteur entreprend d’expliquer son parcours par le menu, racontant nombre d’anecdotes sur la condition des membres et le fonctionnement de la secte. Il explique que la tête d’un scientologue est remplie de croyances farfelues telles la pensée magique ou la conviction d’avoir vécu des existences antérieures… La volonté annihilée, chaque adepte est prêt à renier sa famille, voire à mourir, pour obéir aux préceptes du fondateur, Ron Hubbard. Ainsi lorsque « le scientologue » aura atteint la libération totale, il pourra converser directement avec « Ron » car, même mort, ce dernier lui dictera ses volontés par télépathie ! Une « légende scientologue » veut même que « Ron » se maintienne au-dessus de l’atmosphère sous la forme d’une boule d’énergie, en attendant le moment propice pour se réincarner et poursuivre son œuvre !
Le récit de l’auteur rejoint celui d’anciens membres, racontant les pressions en particulier financières, les brimades et les maltraitances dont lui-même ou d’autres adeptes ont été victimes. Il rappelle ainsi que les couples mariés ont l’interdiction d’avoir des enfants et qu’à Toronto, les femmes membres de la Sea Org, devenues enceintes, avaient l’obligation de se faire avorter.
Depuis qu’il a quitté la secte, Jean-Paul Dubreuil est devenu une référence pour tous les médias au Canada car peu d’anciens membres acceptent de témoigner. Son courage a cependant un prix et seize ans après avoir publié son premier ouvrage : « L’Eglise de Scientologie, facile d’y entrer, difficile d’en sortir », il lui est interdit de communiquer avec ses enfants scientologues et avec ses petits enfants.