Ouvrage brillant, écrit avec une plume très acérée. L’auteur y tire à boulets rouges sur le Nouvel-Age. Pour lui, ce mouvement culturel né dans les années 1960 aux Etats-Unis, prononce la condamnation du mode de pensée occidental et est devenu une véritable entreprise d’intimidation et de culpabilisation. Il porte la responsabilité d’une désastreuse régression intellectuelle, réduisant à néant toute pensée critique.
A la base du New Age, écrit Michel Lacroix, on trouve une crise religieuse, une crise scientifique et une crise sociologique. Cette dernière se manifeste par un individualisme qui tente de remédier au déclin des structures socio-institutionnelles. Très sarcastiquement et pour illustrer son propos, l’auteur évoque la recherche effrénée du « new Ager » qui, au comble du narcissisme et prisonnier de son ego, feuillette le catalogue des béatitudes… et plonge avec délices dans son bain catharsique, censé le débarrasser de toutes ses négativités et lui apporter la sagesse.
Le véritable danger du Nouvel-Age réside dans le paradigme holistique car ce ne sont pas ses éléments irrationnels comme l’astrologie, les idées de réincarnation, etc… qui sont pernicieux -ils jouent même le rôle de soupape-, mais ses éléments rationnels. La logique holistique -qui voit l’homme comme un microcosme récapitulant tout le macrocosme- conduit à une » accablante dictature de l’être » , une forme de totalitarisme, une idéologie de l’enfermement de l’esprit, un laboratoire où s’élabore une nouvelle forme de fascisme. Pour endiguer ce danger, il convient de se poser les vraies questions : en quoi consiste « notre identité » d’Occidentaux ? Quelle est l’essence de la civilisation européenne ?… et de tout faire pour sauver le particularisme occidental façonné par la philosophie, les arts et les lettres afin d’échapper à une fusion aliénante dans l’humanité globale. Enfin la nébuleuse du Nouvel Age sert souvent de paravent et de caution aux activités des sectes.