124 médecins s’élèvent contre les médecines alternatives

Devant la place que prennent les médecines alternatives, 124 médecins se sont associés pour publier une tribune dans le Figaro demandant « l’exclusion de ces disciplines ésotériques du champs médical ».

L’appel a été lancé via Twiter par un internaute connu sous le pseudonyme d’Asclépios, cardiologue remplaçant et auteur de vidéos sur l’histoire de la médecine diffusées sur Youtube. Ne mâchant pas leurs mots, les signataires affirment que les médecines alternatives encouragent la surmédicalisation en proposant des traitements pour des maux qui n’en nécessitent pas.

Incapables de démontrer une quelconque efficacité, en dehors de l’effet placebo, ces pratiques peuvent s’avérer dangereuses en donnant au malade l’illusion de recevoir un traitement et en entraînant parfois un retard dans la prise en charge de pathologies graves. Les signataires considèrent également que les médecines alternatives « s’appuient sur une défiance de fond vis-à-vis de la médecine conventionnelle » et l’alimentent, citant en exemple les campagnes anti-vaccination qui se multiplient, en particulier sur Internet. Ils ajoutent qu’elles sont coûteuses pour les finances publiques et déplorent qu’elles s’installent dans les hôpitaux au détriment d’autres services. 

Dans leur collimateur figurent, en particulier, l’homéopathie, la mésothérapie et l’acupuncture qui ne sont en rien scientifiques.

Face à ce constat, le collectif demande au Conseil de l’ordre des médecins et aux pouvoirs publics :

– Une meilleure formation et information des professionnels de santé.

– De ne plus reconnaître les diplômes d’homéopathie, de mésothérapie et d’acupuncture « comme des diplômes ou qualifications médicales ».

– D’interdire aux médecins qui exercent ce genre de pratiques l’utilisation de leur titre.

– La fin du remboursement des soins et médicaments issus « de disciplines refusant leur évaluation scientifique » et le transfert des sommes ainsi économisées pour financer des soins reconnus et des mesures d’éducation sanitaire.

Dans un communiqué publié le 28 mars sur le blog Fake Médecine1, les initiateurs du mouvement se réjouissent de l’engouement suscité par leur initiative2.

Ils se félicitent de la première réaction des pouvoirs publics : le site Service Public.fr a mis en ligne une fiche présentant les différences entre médecine conventionnelle et médecine alternative, et pointant la dangerosité potentielle de cette dernière ainsi que l’absence de validation scientifique.
Ils notent aussi la réaction du Conseil de l’ordre des médecins qui a demandé à l’Académie nationale de médecine et aux pouvoirs publics « de statuer sur la pertinence scientifique de ces pratiques non-conventionnelles ».

Réagissant dans un communiqué, le Syndicat national des médecins homéopathes n’a pas pris la peine de nier le manque de preuves scientifiques puisqu’il défend sa discipline en invoquant son succès populaire.

(Sources : 20 Minutes, 19.03.2018, Jim, 19.03.2018, RTL, 20.03.2018, L’Express, 22.03.2018)

1. http://fakemedecine.blogspot.fr/

2. En effet, « au 25 mars 2018 cette tribune a récolté plus de 1300 signatures dont 676 médecins, 70 pharmaciens, 42 masseurs-kinésithérapeutes, 5 chirurgiens-dentistes, 4 sages-femmes et 71 soignants d’autres disciplines, ainsi que 135 enseignants ou chercheurs, 130 représentants de disciplines en lien avec l’ingénierie ou l’informatique, 9 biologistes, et 160 soutiens issus de nombreuses