Violences sur des adeptes

Shin Ok-ju, la dirigeante du groupe apocalyptique Grace Road Church1, a été arrêtée le mois dernier. En septembre la presse anglo-saxophone et coréenne a publié plusieurs témoignages de familles d’adeptes ou d’anciens membres du groupe.

Dans un documentaire diffusé à la télévision coréenne, plusieurs images montrent la gourelle battant ses fidèles et donnant des instructions pour qu’ils se battent mutuellement. Le documentaire a aussi mis en lumière les conditions de travail : plusieurs ex-adeptes déclarent avoir travaillé sans être payés et être traités comme des esclaves dans les différentes entreprises du groupe aux Fidji. Les polices fidjienne et sud-coréenne continuent d’enquêter en coopération sur les agissements du groupe. Si, pour sa part, le gouvernement fidjien a déclaré dans les médias nationaux qu’il n’était pas nécessaire d’enquêter sur les entreprises du groupe et les conditions de travail, un des leaders du parti d’opposition a, lui, déclaré qu’il fallait mener une enquête pour connaitre la manière dont le groupe avait réussi à obtenir des autorisations pour s’implanter et sur les obtentions de différents marchés.

Une des victimes du groupe, Seo-Yeon Lee, originaire de Corée-du-Sud, étudiait aux États-Unis avant que sa mère malade ne lui demande, en 2014, de rentrer en Corée, refusant de se soigner si sa fille ne revenait pas. Après le retour de celle-ci, elle décide de se soigner et de partir aux Fidji se reposer après avoir supplié Seo-Yeon Lee de la suivre.

Seo-Yeon avait accompagné plusieurs fois sa mère à la Grace Road Church. Elle avait trouvé le comportement des adeptes étranges (cris, pleurs) et averti sa mère du caractère sectaire de l’église qui mettait en avant des discours sur la fin du monde. Après deux semaines sur place, Seo-Yeon Lee s’aperçoit que sa mère lui a confisqué son passeport et son ordinateur afin qu’elle ne puisse plus repartir. Elle décide de s’enfuir et joint l’ambassade de Corée du Sud pour se voir délivrer un passeport d’urgence afin de rentrer dans son pays natal. Elle est persuadée qu’une grande partie de l’argent dont avait hérité sa mère après le décès de son mari est allée dans les caisses du mouvement. Un grand nombre de membres de sa famille a rejoint sa mère au sein du groupe.

Seo-Yeon Lee souhaite aujourd’hui une condamnation des dirigeants du groupe et espère que cela mettra fin aux agissements du mouvement.

Dans un communiqué au Guardian, la Grace Road Church a déclaré que les violences sont une manière parfaitement biblique de réprimander les fidèles qui ont commis des péchés.

(Sources: ABC.net, 10.09.2018 & The Guardian, 17.09.2018 &26.09.2018 & 7sur7, 19.09.2018 & BBC,19.09.2018)

1. Lire sur le site de l’UNADFI : Un groupe sectaire esclavagiste : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/un-groupe-sectaire-esclavagiste/