Une enquête est ouverte après la séquestration d’une française en Sardaigne

La Scientologie se retrouve une nouvelle fois sous les feux de l’actualité. Une française, Martine Boublil, a été découverte en Sardaigne par la police italienne alors qu’elle était séquestrée par quatre membres de cette organisation.

La victime retrouvée le 21 janvier dernier, dit avoir été détenue par des membres de la Scientologie. Elle a été rapatriée en France le 4 mars et est toujours hospitalisée. Compte tenu de ses déclarations, le parquet de Paris a décidé le 10 mars 2008 d’ouvrir une enquête préliminaire.

Martine Boublil a été interrogée par la police de l’Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes (OCRVP de la direction centrale de la police judiciaire) qui est aujourd’hui chargée de l’enquête.
 

Son frère, Claude Boublil, voulait « aider sa sœur mentalement dérangée ».

Suite à l’article paru dans Le Parisien le 1er mars 2008 intitulé « le témoignage choc d’une victime », le frère de Martine Boublil maintient qu’il n’a pas organisé l’enfermement de sa sœur en Sardaigne. Il prétend qu’elle ne laissait personne l’approcher ou toucher sa literie, ses vêtements, etc. Rappelons que Martine a été retrouvée dans une pièce d’une saleté repoussante. De son côté, Le Parisien maintient l’intégralité des informations publiées dans cette édition.

Claude Boublil estime être « simple paroissien » de la Scientologie et dément que sa sœur ait été séquestrée. A noter également qu’ il fait partie des 20 scientologues poursuivis dans le cadre de l’instruction ouverte en 1983 à Paris pour escroquerie, extorsion de fonds et exercice illégal de la médecine. L’instruction vient d’aboutir à un non-lieu mais il y a eu appel des parties civiles.
 

Isolation Watch : le programme secret d’isolement des adeptes

Le site internet Bakchich révèle que le traitement de choc appliqué à Martine Boublil par quatre scientologues s’inscrit dans le cadre d’une thérapie dénommée « Isolation Watch » qui consiste à observer un mutisme total pour isoler complètement une personne « en crise psychotique ».

C’est bien ce qu’avait souligné la rescapée, Martine Boublil : «ils ne m’adressaient pas un mot. Pour dire oui, ils clignaient des yeux, pour non, ils les laissaient ouverts».

Dans son livre « Grande enquête sur la Scientologie, une secte hors la loi » (version vulgarisée de sa thèse), Arnaud Palisson nous confirme que l’Isolation Watch fait bien partie du « programme d’introspection » de la Scientologie. Par rapport à cette méthode, l’auteur nous rappelle l’article 224-1 du Code pénal qui stipule dans en son premier alinéa :
« Le fait, sans ordre des autorités constituées et hors les cas prévus par la loi, d’arrêter, d’enlever, de détenir ou de séquestrer une personne, est puni de vingt ans de réclusion criminelle ».

La Scientologie quant à elle affirme toujours « être étrangère » à ce dossier.

Sources :

Le Nouvel Observateur, Alain Chouffan, 06.03.2008

Anne-Charlotte de Langhe, Le Figaro, 03.03.2008

www.bazkchich.info, Serge Faubert, 04.03.2008

www.web.libre.org, 11.03.2008

www.rue89.com, Emmanuel Fansten, 18.03.2008

Le Parisien, « Précision », 21.03.2008

« Grande enquête sur la Scientologie, une secte hors la loi / 2003, Editions Favre