Civitas, organisation chrétienne intégriste proche de la Fraternité Saint-Pie X, est très présente dans les manifestations anti-vaccination et anti-pass sanitaire. Le groupe se fait remarquer dans les cortèges par des pancartes et des campagnes d’affichage considérables aussi bien en France qu’en Belgique.

Dans les manifestations, les partisans de Civitas partagent des affiches dénonçant la « dictature sanitaire » ou encore la « tyrannie démocratique », où figurent différents hommes politiques mais aussi Bill Gates ou Georges Soros. Le mouvement est l’un de ceux qui a popularisé, les pancartes où il est écrit « Qui ». Elles dénoncent un « nouvel ordre mondial » avec des accents antisémites. Ces pancartes sous entendent l’existence d’une conspiration des « puissants » pour la mise en place d’une pandémie mondiale.

Lors de la crise sanitaire, Civitas a notamment soutenu les thèses de Didier Raoult et s’est opposé à l’obligation vaccinale usant de plus en plus de rhétoriques complotises. Dans des tracts distribués en Belgique, le groupe diffuse pêle-mêle de nombreuses désinformations sur la pandémie : mensonge des médias et des gouvernements sur le nombre de morts, les test PCR ne peuvent pas détecter de virus infectieux, les traitements efficaces comme l’hydroxychloroquine ont été interdits, certains vaccins ont causés des morts et seraient en réalité des injections géniques. Pour Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite, cela marque une volonté du mouvement d’attirer de nouveaux sympathisants dans ses rangs en rejoignant un front de lutte très disparate. Il faut noter que sur des tracts distribués dans plusieurs villes belges, on retrouve un bulletin d’abonnement pour la revue du groupe.

Historiquement, Civitas était connu pour sa défense de l’Eglise puis pour sa mobilisation contre le mariage pour tous, l’avortement, la procréation médicalement assistée ou encore l’euthanasie. Selon Jean-Yves Camus, l’arrivée à sa tête d’Alain Escada marque une radicalisation du groupe et une approche plus politique. Pour Benjamin Biard, chercheur au CRISP et spécialiste des mouvements d’extrême droite, l’un des objectifs du groupe est de mettre fin à la laïcité en France. Sa présence aussi en Belgique pourrait montrer que les extrêmes droites de différents pays tentent de se coordonner et de s’allier.

(Sources : RTBF, 09.07.2021 &Le Monde,18.08.2021)

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