Les ambitions de l’Opus Dei

Moderne et raffinée, vestige d’une inquisition, l’Opus Dei, organisation théocratique fondamentaliste controversée, tente d’influencer et de contrôler le monde laïc.

Ce groupe conservateur, ultra autoritaire, fermé, strict et très élitiste, promeut et soutient ses membres dans leurs activités civiles par tous les moyens possibles. Les dirigeants utilisent toutes les techniques modernes des médias et du marketing mais usent également de méthodes coercitives envers les membres pour les mener là où l’oeuvre l’a décidé. Ils s’immiscent dans leur vie privée au nom de la morale, censurent toute forme de pensée et de créativité violant leurs principes, bafouent les droits de l’homme. Ses dirigeants ont été partisans de dictatures militaires comme celles de Franco, en Espagne, ou de Pinochet, au Chili. Ils ont également affiché leur nationalisme pour gagner la sympathie des forces armées ou fait preuve de xénophobie et d’intolérance religieuse.

Sur fond conspirationniste, l’Opus Dei ne révèle que très rarement l’identité de ses partenaires et encore plus rarement la nature de leurs liens financiers, politiques ou religieux.
Son intention est d’imposer au reste de la société sa vision intégriste et totalitaire, basée sur sa version du catholicisme, pour « sauver la culture occidentale ». Depuis des années, elle considère qu’elle est un rempart contre la franc-maçonnerie, le marxisme-léninisme et aujourd’hui l’avancée de la religion musulmane.

Elle tire parti des faiblesses du système démocratique en offrant des remèdes aux angoisses et au sentiment d’insécurité. En effet, sa mission politique est de fragiliser l’essence même de la démocratie, de discréditer les politiques, via les médias qu’elle contrôle. Cette attitude antidémocratique annihile l’intérêt général au profit des besoins individuels.

En Espagne, l’Opus Dei est liée de façon inextricable à la dictature de Franco. Pendant la guerre civile, son fondateur Jose Maria Escriva de Balaguer (1902-1975), n’a eu de cesse de lutter contre la République afin de permettre le retour de la monarchie de droit divin.

Le rayonnement de l’Opus Dei est international. Elle compte environ 80 000 membres dans le monde. En 1982, le Vatican en a fait une prélature personnelle (elle est la seule à bénéficier de ce statut). En 2001, il a nommé le premier cardinal appartenant à la prélature.

(Source : El Heraldo, 13.04.2016)