États-Unis – Pourquoi les mormons ont-ils dû dire la vérité ?

Marci A. Hamilton, spécialiste en droit, remarque qu’à l’époque d’Internet, les organisations religieuses ne peuvent plus s’enliser dans la désinformation historique. Il n’est plus possible de tronquer l’information, celle qui peut notamment saper l’autorité de leurs dirigeants. Cet outil a permis aux simples adeptes de s’exprimer et d’exercer un contre pouvoir leur permettant de révéler au grand jour des actes délictueux et de mettre à mal l’amnésie collective.

 
Internet a permis de débusquer les pédophiles de l’Eglise catholique, des fondamentalistes mormons ou des juifs ultra-orthodoxes. Il aide les victimes à se sentir moins seules puisqu’elles peuvent prendre connaissance de faits similaires commis sur d’autres par leur agresseur.

Mais cette arme est à double tranchant : l’utilisation d’internet par les jihadistes pour le recrutement de nouveaux membres en est un regrettable exemple. Les images véhiculées peuvent endoctriner, convertir à distance et conduire un homme à en tuer d’autres. Internet ne peut pas garantir la sécurité ou la protection des personnes vulnérables.

Marci Hamilton pense que les croyants doivent avant tout être conscients du respect des atteintes aux droits fondamentaux. Même si Internet a fait la lumière sur différentes zones d’ombres de certaines organisations religieuses (abus sexuels, carences de soins à l’égard des enfants…), leur lobbying auprès des politiques pour des exemptions fiscales et diverses faveurs fragilise les personnes vulnérables et sapent les droits civils.
 
Source : Verdict, Marcy A. Hamilton, 13.11.2014