Communauté de Riaumont, quatre prêtres mis en examen

Jeudi 17 janvier 2019, quatre prêtres de la communauté catholique traditionnaliste de Riaumont située à Liévin (Pas-de Calais) ont été mis en examen par le parquet de Béthune (Pas de Calais), pour « violences sans incapacité totale et de travail sur mineurs ».


Les prêtres ont été interpellés le 15 janvier puis relâchés mais placés sous contrôle judiciaire « avec interdiction d’exercer toute activité induisant un lien avec des mineurs ». Leur mise en examen fait suite à l’audition de 250 témoins, dont une dizaine aurait mentionné des châtiments corporels sans caractère sexuel entre 2007 et 2014.

L’enquête, débutée en 2010 par l’Office central pour la répression des violences aux personnes et à la police (OCRVP) et le service régional de la police judiciaire de Lille (SRPJ), a mené à l’ouverture d’une information judiciaire en 2013 pour des faits présumés de maltraitances et de violences sexuelles commis entre 2000 et 2013. Elle a porté sur quatre volets distincts : « viols commis par un encadrant, violences commises par des encadrants, violences sexuelles entre élèves et pédopornographie », certains faits d’agression sexuelle étant prescrits.

En 2017, l’enquête avait déjà donné lieu à la mise en examen du prieur, Alain Hocquemiller, pour détention d’images pédopornographiques. Entendu à nouveau, son audition n’a pas donné lieu à une seconde mise en examen.
La communauté fait depuis très longtemps l’objet de signalements. Dans les années 1970, une enseignante du collège public de Liévin, où étaient scolarisés les enfants pensionnaires à Riaumont, avait fait un signalement rapportant des faits de maltraitances sur les enfants.

En 2001, la grand-mère d’un pensionnaire de 14 ans s’est adressée à l’Adfi Nord-Pas-de-Calais pour dénoncer des faits de maltraitances à l’encontre de son petit-fils. Charline Delporte, alors présidente de l’Adfi, rapporte les punitions subies par l’enfant : « il était contraint de faire le tour de la cour torse nu lorsqu’il faisait -10°C », « de manger avec les porcs », « se voyait infliger des coups de fourchette ». Sur conseil de l’Adfi, la grand-mère a portée plainte auprès du tribunal de Béthune. Une procédure a été lancée mais l’enfant reste dans la communauté. Quelques semaines plus tard, l’adolescent est retrouvé pendu dans l’enceinte de la communauté, le corps couvert d’ecchymoses…

(Sources : Libération 16.01.2019, L’Express, 16.01.19, Le Monde, 17.01.2019, France 3 Hauts de France, 18.01.2019, Libération, 28.06.2018 & Charlie Hebdo, 18.07.2001)