Les sectes sont toujours une menace

En Belgique, le Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) constate que les sectes sont toujours présentes. Cependant avec l’éclosion des réseaux sociaux et plus largement d’internet les sujets et les méthodes semblent avoir évolué.

Le CIAOSN est inquiet du rôle joué par les algorithmes – notamment ceux des réseaux sociaux- qui enferment les individus dans un système de croyance. Les algorithmes recueillent des informations sur les individus afin de déterminer des contenus qui pour­raient les intéresser. Par conséquent, des personnes vulnérables cherchant à comprendre leur mal-être qui tombent sur des réponses apportées par des groupes sectaires vont se voir proposer des solutions les confortant dans leur nouveau mode de pensée. Le CIAOSN nomme cela l’ « effet tun­nel ». Cela peut s’opérer très rapidement et l’individu peut être enserré dans des croyances pouvant lui être dommageable. Selon Kerstine Van­derput, directrice du service d’ana­lyse du CIAOSN, cela présente un ca­ractère de dangerosité notamment pour les enfants dont les parents ne comprennent parfois pas leurs pratiques sur internet. Les seniors sont aussi une cible potentielle certains ne bénéficiant pas suffisamment de bons réflexes sur le web.

Un autre changement observé en Belgique et valable dans un grand nombre de pays, c’est la multipli­cation de petites organisations sec­taires parfois actives juste à l’échelle locale. Néanmoins, les grandes struc­tures internationales ne semblent pas avoir disparues. Les mouve­ments sectaires se positionnent aus­si sur des thèmes d’actualité comme le réchauffement climatique, en te­nant notamment des discours apo­calyptiques.

En Belgique, [comme en France] cha­cun est libre de partager les convic­tions philosophiques ou religieuses de son choix s’il n’enfreint pas la loi. Le CIAOSN se base donc sur un en­semble d’indicateurs lui permettant d’examiner le caractère nuisible d’un mouvement, principalement sur les témoignages qu’il collecte, et émet des avis qu’il transmet aux autorités.

Pour Kerstine Vanderput, il est im­portant que les citoyens exercent leur propre sens critique envers les groupes et notamment ceux qu’ils peuvent rencontrer sur Internet.

(Source : L’avenir, 14.01.2020)

  • Auteur : Unadfi