Une vahiné plutôt « gonflée »

Le 18 avril 2017 le parquet du tribunal correctionnel de Papeete (Tahiti) a requis un an de prison ferme, un an avec sursis, un an de mise à l’épreuve, 58 000 euros d’amende et un mandat de dépôt à l’encontre de Sandra Faraire, fondatrice et dirigeante de la SARL Training Sandra Network. Elle et ses deux associées devaient répondre des chefs d’escroquerie, d’abus de bien sociaux, de banqueroute et de travail dissimulé.

En février 2015, la Police nationale a ouvert une enquête préliminaire contre la SARL Training Sandra Network (TSN) suite à une saisie de la Direction générale des affaires économiques (DGAE) qui soupçonnait la société d’arnaque et d’usage de faux. En effet, pour appâter ses victimes la SARL prétendait avoir été agréée par la DGAE.

Créée en 2014, TSN est un réseau de vente pyramidale qui proposait des formations en développement personnel pour devenir « leader » et s’enrichir rapidement. Les formations, facturées entre 120 et 250 euros, devaient permettre un retour sur investissement pouvant aller jusqu’à 5 000 euros en six mois. Une fois enrôlés dans le mouvement certains clients devenaient formateurs pour TSN. La société proposait également des investissements immobiliers qui devaient rapporter 40 % d’intérêts à ses clients. Pour attirer ses victimes, elle avait créé une chaîne Youtube, organisait de nombreuses conférences, diffusait un montage photo mettant en scène des formateurs avec Marc Zukerberg, le fondateur de Facebook. « Sandra Faraire avait un discours séduisant et extrêmement bien rodé, habillé d’un décorum fastueux et de références bibliques promettant monts et merveilles à ceux qui voudraient bien répandre sa méthode ». En moins d’un an, la proposition qui semblait alléchante a attiré près de 8 000 personnes.
 

Mais, comme pour tous les systèmes de vente pyramidale, « le profit ne provient pas du succès du produit, mais du recrutement massif de nouveaux représentants payant leur droit d’entrée ». Ces promesses non tenues ont fait de nombreuses victimes, 64 se sont constituées partie civile.
 

En septembre 2015, la TNS est placée en redressement judiciaire pour non-paiement de cotisations sociales et elle est liquidée le mois suivant.
Grâce au million d’euros de bénéfices generés par sa société , la dirigeante a pu largement profiter de l’enrichissement promis à ses clients.
 

Le jugement a été mis en délibéré au 20 juin 2017.

(Sources : Tahiti Info, 05.02.2015 & 18.10.2017, Radio 1, 18.04.2017)