Un gourou polygame maintenu en prison

Goel Ratzon a été condamné en 2014 à trente ans d’emprisonnement, par la cour du district de Tel Aviv, pour viols, relations sexuelles avec mineures, attentats à la pudeur et fraudes. Le 18 juillet dernier, la Cour suprême a rejeté l’appel de ce gourou polygame qui demandait la révision de son procès de 2014.

Il avait, depuis 1991, épousé 32 femmes dont il avait eu une soixantaine d’enfants. Selon des témoignages, tous étaient sous son emprise. En 2011, craignant un suicide collectif, la police israélienne a procédé à son arrestation tout en mettant en sécurité femmes et enfants, immédiatement pris en charge par des psychologues. Après son arrestation, il a affirmé qu’il n’avait rien fait de mal et déclaré que « câliner des petites filles, ce n’est pas du viol ».

Son fils ainé continue à le défendre et le voit toujours comme un très bon père qui « a des dons et cherche à faire du bien ». Une source policière a confié au journaliste de Society que Ratzon « a déjà commencé à rincer le cerveau de certaines gardiennes de prison ».

(Sources: The Times of Israel, 18.07.2016 et 29.10.2014 & Society 05/08/2016)

À savoir

La doctrine de Goel Ratzon est très floue ; spécialiste auto-proclamé de la kabbale, il utilise ses « pouvoirs » de guérison inspirés du new age (massages et flux d’énergie) pour attirer ses victimes. Basant ses enseignements sur un syncrétisme de Torah, bouddhisme et soufisme, il apprend à ses adeptes « le concept de renonciation » pour « s’éloigner du matériel, du superficiel ».

Goel Ratzon piége les femmes, parfois adolescentes, au sein d’un groupe présenté comme une pseudo-famille mais construit autour du culte de sa personnalité. Il utilise son image d’être puissant capable de guérir. Il pousse toutes ces femmes à venir habiter ensemble avec lui et, pour pouvoir jouir de toutes, il leur apprend à repousser leurs mauvais penchants… notamment la jalousie qui serait une preuve de leur immaturité et de leur manque de spiritualité.
Il traite toutes ses compagnes comme sa propriété. Elles doivent répondre à ses besoins sexuels et financiers. Toutes ont une activité professionnelle limitant leur possibilité d’exister socialement et d’être autonome. Elles reversent la totalité de leur salaire au foyer dans une caisse commune.
Les enfants naissent selon les envies de Ratzon suivant un système qui met les femmes en concurrence. En effet, en fonction de leur docilité, le gourou place les femmes au sommet ou les rétrograde. Il rédige une liste de règles régissant les tâches domestiques ou les manifestations d’idolâtrie. Toute démarche est soumise à son approbation préalable. Il inspecte les téléphones, interdit Internet et la télévision, la fermeture des portes ou encore le port des lunettes de soleil…
Les enfants doivent lui baiser les pieds. Aucune vie sociale ne leur est autorisée : pas de copains, de jeux dans un parc, ni même de fête d’anniversaire, le seul anniversaire célébré étant celui du gourou.

(Sources : The Times of Israel, 18.07.2016 et 29.10.2014 & Society 05/08/2016)