Les écoles de la Fraternité attirent l’attention

En France, il existerait aujourd’hui une soixantaine d’écoles affiliées à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX). Toutes souhaitent rester hors contrat. L’Obs a enquêté sur ces écoles et a découvert des programmes scolaires surprenants.

La FSSPX avance un nombre de 2 000 élèves scolarisés au sein de ses écoles. L’Obs estime que l’on est plus proche des 4 000. Ce chiffre n’inclut pas les enfants de la Fraternité qui sont scolarisés à domicile.
La fréquentation des écoles hors contrat est courante dans les milieux intégristes où la méfiance envers l’État et l’école publique est prégnante. Implantées depuis 50 ans en France, ces écoles n’attiraient pas particulièrement l’attention malgré des enseignements et des pratiques singulières plusieurs fois dénoncées dans des témoignages. Depuis deux ans, les pouvoirs publics ont renforcé leur vigilance et cinq injonctions de mise en demeure ont déjà été transmises au parquet.

Souvent situées à la campagne, les écoles de la FSSPX accueillent les enfants en pensionnat, limitant ainsi les contacts avec l’extérieur. Les locaux sont souvent prêtés ou donnés par des membres de la Fraternité.

Pour ce qui est de la pédagogie, les rapports d’inspection montrent des apprentissages influencés par une idéologie très identitaire et réactionnaire éloignés des programmes de l’Éducation nationale. La Fraternité possède sa propre maison d’édition qui lui permet d’éditer ses propres manuels scolaires. On y étudie des textes de Brasillach et Maurras, l’impasse est faite sur la préhistoire et la théorie de l’évolution de Darwin. Hormis le catholicisme, toutes les religions sont critiquées.

Dans une école des Yvelines, on apprend que le maréchal Pétain a sauvé la France tandis que les « ingrats » fuyaient vers l’Angleterre. Dans une autre, les élèves font l’apologie de la peine de mort, remettent en cause la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et apprennent que la Révolution est une « imposture d’essence satanique ».

Sur le site web d’une école de Lorraine, l’abbé et directeur de l’établissement rappelle que le rôle de la femme est « d’être mère et épouse ». Pour rappel, dans la FSSPX on suit rigoureusement le précepte de Saint-Paul selon lequel la femme doit avoir un signe de soumission sur la tête car elle est « la gloire de l’homme » tandis que l’homme lui est « l’image de la gloire de Dieu ».

(Source : L’Obs, 01.06.2017)