Le statut fiscal de la Scientologie

Le documentaire d’Alex Gibney, Going Clear, a incité certains observateurs à se pencher sur la question de l’exonération fiscale dont bénéficie la Scientologie en tant qu’association religieuse. Ils estiment que cette exonération doit être annulée parce que la Scientologie n’est pas une religion. L’organisation elle-même ne se considère pas toujours comme telle mais utilise l’argument religieux quand il s’agit de se cacher derrière le premier amendement pour violer les droits de l’homme ou justifier ses activités criminelles.

Alex Gibney précise que les religions, même lorsqu’elles sont reconnues, ne servent pas des intérêts individuels et qu’elles ne peuvent mener des activités illégales ou contraires à l’ordre public. Or David Miscavige et d’autres membres célèbres ont utilisé les biens de la Scientologie à des fins personnelles et exploité des individus. Le documentaliste rappelle que cette pratique est formellement interdite pour être éligible à l’exonération d’impôt.
Les nombreuses plaintes déposées par les ex-adeptes devraient suffire à déclencher une enquête des services fiscaux. Ces allégations, si elles sont vérifiées, sont suffisamment graves pour justifier cette enquête.

Il devient difficile d’ignorer les faits qui sont reprochés à la Scientologie. Si elle mérite son statut fiscal, elle devrait être en mesure de le prouver.

(Source : Harward Political Review, 26.05.2015)