Le Da Vinci Code du travail

La juge d’instruction Dominique de Talancé vient, les 20 et 21 février dernier, de mettre en examen les dirigeants de l’école hôtelière Dosnon à Couvrelles dans l’Aisne ainsi que ceux de l’ACUT (Association de culture universitaire et technique) qui gère l’école, liés à l’Opus Dei.

A l’origine de la plainte, une ancienne élève qui intègre l’école en 1985, à l’âge de 15 ans. En 2001, après avoir, pendant environ 13 ans, tenu le rôle ingrat de servante (payée un « demi-smic »), à l’école et dans des associations liées à l’Opus Dei, elle retourne dans sa famille. La jeune femme « bourrée de tranquillisants » ne pèse plus que 40 kg.
La juge, dans son ordonnance de mise en examen, met l’accent sur le « recours systématique au travail dissimulé des élèves mineures de l’école de Dosnon en se soustrayant aux obligations légales du Code du travail ». A cela s’ajoutent des « conditions de travail contraires à la dignité humaine ».
Le porte parole de l’Opus Dei, Arnaud Gency, « concède » qu’il existe des liens entre l’école, les associations citées et l’Opus Dei, sauf que l’assistance qui leur est apportée est « pastorale ». L’Opus Dei « en tant que tel n’est pas mis en cause ». En attendant, la justice poursuit son enquête.

Source : Le Canard Enchaîné, Jérome Canard, 21.03.2007