La prolifération de sectes inquiète en Afrique sub-saharienne

En Afrique, des sectes et églises éveillées grandissent et commencent à inquiéter chercheurs et églises traditionnelles. Ces groupes jouent sur les peurs et les croyances des populations africaines et attirent un grand nombre de fidèles, avec parfois le silence des pouvoirs publics.

Ces églises sont souvent fondées autour d’un « dieu autoproclamé » prétendant avoir la solution à tous les maux de la population. Par exemple l’église de Banamé1, au Bénin, ne cesse d’attirer des fidèles et grâce à un système de vente d’objets aux vertus prétendument miraculeuses comme des chapelets ou des t-shirts, son emprise s’étend en dehors des frontières béninoises.

Au Congo, un autre groupe défraie la chronique. L’église Louzola Amour-OPH de Guy Emile Loufoua, qui s’est autoproclamé Dieu vivant sur terre, ne cesse de grandir. De nombreux groupes d’adeptes se forment dans plusieurs villes de l’Afrique de l’Est. On retrouve dans sa doctrine la consommation d’un remède à base de « bière et de foi » qui détiendrait des pouvoirs de guérison et que les adeptes consomment sans modération.

Ces différentes églises drainent des milliers de fidèles et développent des activités commerciales très lucratives. Les responsables de ces mouvements promettent une réussite sociale et financière, un pouvoir mystique ainsi que le salut éternel. Ils profitent de la maladie et de la misère présente dans ces pays pour prôner la croyance en la magie et les pratiques mystiques encore très vivaces dans cette partie du continent africain.

Pour le Dr Bowa, enseignant chercheur en sociologie à l’université de Lomé (Togo), ces églises reposent sur une structure pyramidale avec un gourou puissant. Les dérives observées sont la rupture avec la famille, l’infiltration des institutions et l’exploitation financière. Les pouvoirs publics ont des difficultés à réagir face à ces groupes. Au Bénin, par exemple, l’actuel président ayant bénéficié durant la dernière campagne électorale du soutien de l’église de Banamé, ferme les yeux sur les dérives de cette église. Cette situation n’est pas rare en Afrique : nombres de politiques sollicitent les pouvoirs mystiques de gourous et de sorciers à leurs fins personnelles et les protègent au nom de la liberté de religion.

(Source : Focus Info, 20.04.2017)

1. Lire sur le site de l’UNADFI, Que sait-on de ? L’Église de Banamé : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/que-sait-de-l-eglise-de-baname