La fille de Warren Jeffs raconte son calvaire

Dans un livre intitulé Breaking free : How I Escaped Polygamy, the FLDS Cult, and my Father, Warren Jeffs, Rachel Jeffs1, fille du leader du FLDS raconte les abus perpétrés par son père à son encontre et le contrôle absolu qu’il exerce encore sur la FLDS, depuis sa cellule de la prison du Texas où il purge une peine de vingt ans de prison pour abus sexuel sur mineures.

À peine âgée de huit ans, Rachel commence à subir les assauts répétés de son père et sa mère, à qui elle s’est confiée, ne parvient pas à la protéger. Alors qu’il lui décrit le monde extérieur comme mauvais, elle se demande comment les pères de ce « monde » pourraient être pires que le sien.

On lui présente, la veille de son mariage, l’homme âgé de 25 ans qui a déjà deux épouses et que son père lui a choisi avec l’ordre de concevoir un enfant dès la nuit de noce. Le départ de Rachel en 2014 a été difficile car elle laissait derrière elle ses 47 frères et soeurs, son mari et ses trois femmes. Elle savait que plus aucun d’eux ne lui adresserait la parole, le contact avec les « apostats » étant formellement interdit.

Sans repères pour construire une vie dans le monde extérieur, elle a demandé de l’aide à des parents d’une autre communauté dissidente du FLDS.

Quelques mois après, elle rencontre puis épouse Brandon Jr Blackmore, ex membre de Bountiful, communauté FLDS de Colombie-Britannique (Canada), jugé indigne et chassé par le « prophète » Winston Blackmore, perdant sa femme et ses quatre enfants.

En novembre 2016, Brandon Jr. Blackmore et Rachel Jeffs ont tous deux témoigné, devant la Cour suprême de Colombie-Britannique, contre un couple reconnu coupable en 2017 de l’enlèvement de leur fille de 13 ans pour la marier à Warren Jeffs. La femme a interjeté appel mais la date d’audience n’a pas encore été fixée2.

Selon Rachel les disciples de son père ne connaissent que ce qu’il leur dit et « son contrôle absolu n’est possible que parce qu’il a banni toutes formes de connaissance, d’éducation de base ou de contact avec quiconque s’interroge sur lui ou son infaillibilité.

(Sources : business Insider, 11.11.2017, gears of biz, 12.11.2017, The Vancouver Sun, 22.11.2017)

1. Edité par HarperCollins Publishers and Blackstone, Novembre 2017

2. Lire sur le site de l’Unadfi : Condamnation de deux membres : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/condamnation-de-deux-membres