Imbroglio fiscal

Des scientologues britanniques (Church of Scientology Religious Education College Inc, COSRECI) collecteraient des dizaines de millions de dollars via l’adresse d’un organisme de bienfaisance enregistrée à Adelaïde (Australie), alors que l’argent repart directement au Royaume-Uni. Cette « pirouette » permettrait à la Scientologie d’éviter de s’acquitter de l’impôt sur les sociétés car elle bénéficie, en Australie, de l’exemption fiscale accordée aux organismes de bienfaisance, statut lui ayant été refusé par le fisc britannique il y a 15 ans.

La Scientologie utiliserait donc Adélaïde comme un paradis fiscal. Les autorités britanniques ne comprennent pas bien pourquoi elle réalise cette opération car, depuis 2013, la Haute Cour du Royaume-Uni a reconnu le statut de religion à la Scientologie, ouvrant la voie à des exonérations fiscales. Mais le rapport d’un auditeur indépendant australien confirme que l’argent est bien dépensé à l’étranger. Interrogés, les dirigeants scientologues ont été incapables de répondre à cette question.

Paul Kenny, professeur de droit fiscal, explique qu’il y a de multiples avantages pour les organisations à s’inscrire comme organismes de bienfaisance en Australie, cela leur permet d’obtenir des avantages fiscaux et également d’être dispensées de déclarations de revenus. Il indique que « ces agissements minent le système fiscal et nuisent aux vrais organismes de bienfaisance ». Il précise également que ces malversations coûtent à l’État des milliards en recettes fiscales perdues.

(Source : The Adviser, 03.03.2016)