Des jeunes exploités par un gourou malfaiteur

Suni Kulkarni, leader du groupe Shifu Sunkriti a été arrêté le 19 avril 2017 suite à la requête auprès de la Haute cour de Bombay de trois familles dont les filles seraient tombées sous son influence et auraient rompu tous les contacts. Selon les parents, Suni Kulkarni les aurait poussées à se droguer et les aurait exploitées sexuellement. Depuis que l’enquête a été lancée, d’autres familles se sont manifestées pour faire part de faits similaires à la police.

Très actif sur les réseaux sociaux, Suni Kulkarni se présente comme un guide, un leader de la libre pensée. Shifu Sunkriti est son nom mystique qui signifie le « maitre de la raison ». Se prétendant diplômé en psychiatrie et formateur en gestion d’entreprise, il recrutait ses adeptes lors de conférences dans des universités ou via les réseaux sociaux. Il ciblait un jeune public en rébellion contre la famille. Son discours reposait sur le rejet des pensées limitantes et des règles imposées par la société pour suivre ce que dictent les émotions. Il organisait des ateliers à destination des jeunes adultes dont le dont le but est d’apprendre à se reconnecter à leur être intérieur grâce à divers exercices physiques et psychiques.
 

Deux des adeptes dont les parents ont porté plainte sont soeurs. Elles ont abandonné leurs études pour travailler pour Suni Kulkarni. Toutes deux défendent leur maitre. Avant son arrestation, Suni Kulkarni avait déjà fait l’objet d’accusations de tricherie, d’extorsion, de faux et de viol dans d’autres villes d’Inde (Pune, Delhi et Nagpur). L’enquête de police en cours a démontré qu’il ne détiendrait pas les diplômes dont il se prévaut. Au cours des perquisitions opérées à son domicile, les enquêteurs ont découvert des plaques d’antidépresseurs avec lesquels il aurait drogué ses adeptes, ainsi que des photos et des vidéos à caractère sexuel les impliquant. Selon la police, il pourrait en avoir profiter pour racketter ses victimes. Enfin l’enquête a révélé que Kulkarni avait utilisé le chéquier de l’une des jeunes femmes dont les parents avaient porté plainte, et contrefait sa signature pour un contrat avec une entreprise de crème glacée située à Bopal. Il aurait également fait transiter de l’argent sur le compte bancaire de la jeune femme qui a porté plainte.

(Sources : The Indian Express, 20.04.2017, Mumbai Mirror, 20.04.217, The Hindu, 25.04.2017, Hindustan Times, 04.05.2017)