Maladie de Lyme, une aubaine pour les charlatans

La maladie de Lyme représente une menace sanitaire importante. Difficile à diagnostiquer, elle est une manne pour des thérapeutes auto-proclamés qui proposent des tests alternatifs ou des traitements dont l’efficacité est plus que douteuse. Sciences et Avenir a décidé de lancer l’alerte en publiant, dans son numéro de mai 2017, une enquête sur « le scandale des pseudo-traitements » de la maladie de Lyme.

Les journalistes ont recensé pas moins de douze praticiens auto-proclamés spécialistes de la maladie en région parisienne, dont les honoraires peuvent varier de 60 à 160 euros. Pour échapper au contrôle de l’Assurance maladie, ils ne fournissent pas de feuilles de soins. Au tarif de la consultation s’ajoute celui des traitements. Un malade, qui a communiqué son ordonnance aux journalistes, s’est vu prescrire pour 1 000 euros de compléments alimentaires.

Le journal a également dévoilé un essai clinique illégal organisé en 2015 par Judith Albertat, fondatrice de l’Association Lyme sans Frontières. Son parcours en tant que malade l’a conduite à se former à la naturopathie et aux « thérapies quantiques » qu’elle présente aujourd’hui comme des alternatives efficaces aux antibiotiques.
Le journal s’est penché sur le cas de la société Electrophotoniques Ingénierie. Située à Brent (Tarn), elle commercialise un test de dépistage de la maladie de Lyme, basé sur les travaux du parapsychologue russe Semyon Kirlian, très populaire dans les milieux new age. Il aurait découvert, dans les années 1930, l’existence d’un halo lumineux autour des objets et des êtres et déduit qu’il s’agissait de l’aura. Il a mis au point un outil diagnostique dont l’objectif est de lire « l’état énergétique » des personnes. La détection d’un halo sur le pouce indiquerait la présence de la maladie de Lyme dans le cerveau, tandis que l’index la localiserait dans le rectum. Le test, facturé 250 euros, permettrait de dépister 100 % des malades.

Les journalistes citent encore Georges Vieilledent qui propose un test ne pouvant constituer un outil diagnostique, et un appareil censé guérir la maladie, selon lui aussi efficace que des antibiotiques et pouvant aussi soigner la sclérose en plaque…

(Source : Science et Avenir, mai 2017)