Ouvrage complexe qui s’attache à définir le fondement criminel de l’activité sectaire à partir de deux notions : le lien sectaire et le travail sectaire. Il est aussi un guide pour tous ceux qui sont confrontés aux retombées psychologiques, juridiques et sociologiques de l’emprise sectaire. Les auteurs y fournissent divers éclairages de spécialistes et offrent de nombreux exemples de pratiques sectaires.
Le lien sectaire, type de rapport entretenu par une police de pensées et d’actes, se tisse par l’acquis d’habitudes alimentaires, de comportements sexuels, de techniques corporelles, également par une relation particulière à des objets perçus comme des sortes de  » grigris  » . Il se fétichise même en excès de symboles. Le travail sectaire, lui, brouille tous les repères en rendant toute distance impossible, il engendre  » l’hostilité « , œuvre sur un processus de coupure généalogique et même de négation de la filiation. Le rejet du lien originaire a comme symétrie un besoin littéralement obsessif de produire une autre  » famille  » compensatrice. Dans un monde réinventé, le lien sectaire n’a de cesse d’élaborer des espaces d’interdits, de haine, de rupture, d’isolation. Perdant ses amarres avec le monde commun, l’adepte, comme son guide, sont en proie au mal qu’ils ont contribué à construire.
L’intérêt de proposer des définitions plurielles du lien et du travail sectaires, de reconnaître leurs traits caractéristiques, permet de différencier un espace criminogène pour un diagnostic précoce, tant des groupes que des individus. Est sectaire, toute  » communauté fermée au jeu, à l’humour, à l’erreur « . Trois notions que doit réapprendre celui qui, dessaisi de ses appartenances sectaires, se sent perdu à lui-même. Dans ce contexte, il convient aux thérapeutes, aux associations et aux pouvoirs publics de créer de nouveaux protocoles, de nouveaux accompagnements, de nouvelles préventions.